« Pratiques artistiques et révolution : nouveaux contextes, nouveaux paradigmes », Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax, Tunisie, 2012
Qu’est ce que l’art m’apporte ? Qu’est-ce qu’il me prend ?
La problématique principale développée ici sera la perception de l’art dans la société Tunisienne, ou ce que les Tunisiens pensent de l’art et des artistes.
Pour commencer, rappelons que l’art est une forme de désordre ; c’est «Un léger déplacement dans l’ordre des choses»[1], pour reprendre une expression du photographe Claude Courtecuisse. Il faut saisir ce quelque chose de “déplacé” dans l’art : l’obscène, le beau, le laid, le sale, sacré etc. sont parmi les notions fondatrices l’art, et ces notions ont un point commun : elles se déterminent par ce qui s’écarte d’une ligne de référence neutre.
Pour résumer, l’art, c’est un désordre, et face au désordre, l’homme est fasciné : c’est-à-dire qu’il éprouve à la fois de l’attraction et de la répulsion. Cette contradiction donnera lieu à deux attitudes possibles face à l’art
1) On peut nier l’existence du désordre, et penser que l’art n’apporte pas grand-chose.
2) On peut faire face au désordre ; et dans ce cas on se rend mieux compte de ce que l’art peut apporter, mais aussi de ce qu’il menace de prendre.
[1] Claude Courtecuisse, Un léger déplacement dans l’ordre des choses, Quo vadis, Bruxelles, 2005, p. 67